ft. Natalie Dormer
Âge : 35 balais
Nationalité : Mère australienne, père suédois.
Profession / études : J'étais micobiologiste.
Taille, poids : 1m68, 56kg, 90-63-89
Situation familiale & orientation sexuelle : Veuve
Compétences : microbiologie, langue des signes, lire sur les lèvres, survie, escalade, crochetage, pêche, marche
Groupe : The Rover Histoire
Je n'ai jamais été très douée pour parler de moi. Pour parler tout court, en fait. Je vais donc aller à l'essentiel.
Ma vie fut on ne peut plus banale jusqu'à mes huit ans. Dernière de la fratrie et handicapée, j'étais la chouchoute de tous. J'aurais sans doute fini comme ma mère : féminine, sensible. Une femme, quoi. Mais tout bascula un soir d'été. Je revenais du cinéma avec ma mère quand un homme l'a accostée. Un inconnu, l'air louche et vite agressif, il a sorti un couteau pour l'agiter sous son nez. Il voulait son argent. Elle lui a donné sans broncher, puis il a voulu ses bijoux et elle a accepté, sauf son alliance. Elle ne parvenait pas à la retirer ou ne voulait pas, je n'ai jamais su. Avant même que je ne comprenne, elle hurlait et s'écroulait dans son propre sang; lui, fuyait en courant. Je suis restée là, le regard figé sur le corps de ma mère. Je ne savais pas vraiment ce que voulait dire mourir, je l'ai compris ce soir là.
Après ça plus rien n'a été pareil. Dépression de notre père, mutisme de ma part, révolte de mon plus grand frère... Les mois se sont succédés sans même que je les vois passer, près d'un an en fait. Et un jour nos valises étaient faites. Nous sommes partis en Suède. Dépaysement total, surtout que nous étions dans la partie se situant au nord du cercle polaire arctique. En été le soleil ne se couche jamais, en hiver il ne se lève plus. J'avais l'impression de vivre dans un autre monde. J'y ai appris à pêcher, à escalader les montagnes, des randonnées aussi bien à pieds en été qu'en raquette l'hiver, à skier... Tant d'activités qui me sont utiles aujourd'hui pour savoir comment survivre avec presque rien et donner les premiers secours.
Ma vie était bien remplie. J'allais mieux, toute la famille allait mieux. Mon père a refait sa vie, un de mes frères s'est marié, l'autre a voulu repartir en Australie mais nous donnait régulièrement des nouvelles. J'ai entamé des études, j'aimais les sciences et la nature, j'ai commencé en biologie, pour m'orienter ensuite vers la microbiologie. J'ai toujours orienter mes recherches aussi bien pour protéger les humains, que les animaux et la nature. Depuis longtemps déjà j'étais végétarienne, à fond dans le bio, bénévole chez Green Peace et d'autres. J'ai toujours été contre les tests sur les animaux et ça m'a freinée parfois mais je m'en fichais. A moins que ce ne soit pour en sauver qui étaient atteints par une bactérie ou un virus, sinon je ne leur aurait rien inoculé. J'ai aussi lutté contre des lobby, ce qui ne m'a pas valu que des amis. Je donnais de nombreuses conférences pour parler de mes recherches, je dénonçais des façons de faire, des sociétés..., alors imaginez.
J'étais donc ce qu'on appelle une working girl doublée d'une militante activiste. Et c'est lors d'une manifestation pour lutter contre les pesticides (j'avais des ruches, autant dire que ça me rendait folle), que j'ai rencontré Joran. Il était éco guide et garde forestier. Ce fut le coup de foudre physique et mental. On s'est marié six mois plus tard. Nous nous complétions. C'était parfait ! Pendant plusieurs années. Avant que nos idées soient diamétralement opposées. Il voulait un enfant, moi non. Hors de question d'imposer un monde aussi pourri à un innocent. Il me disait égoïste, je trouvais que c'était lui l'égoïste.
Il y a trois ans, nous étions en Australie, en visite chez mon frère. On avait prévu un trek pour nous dépasser et nous retrouver. On pensait encore sauver notre couple. On n'en a pas eu la chance. Il s'est blessé et on est rentrés plus tôt. A notre retour, ma messagerie était saturée d'appels du travail au sujet d'un virus surpassant Ebola et défiant toutes les lois de la nature. Sauf que je n'ai pas pu retourner en Suède, les aéroports étaient bloqués. Qu'est-ce qui se passait ? J'ai pu rejoindre le Centre national des maladies et infections pour les aider. Mais ce n'est pas en une dizaine de jours qu'on a pu faire quoique ce soit. Le virus avait trouvé le moyen de se faufiler jusqu'à nous. J'aurais pu rester confinée au centre mais je suis rentrée pour être avec mon frère et mon mari. Nous n'avions plus de nouvelles de la Suède, il n'y avait plus de communications. Les dernières infos disaient que toute la planète était touché par ce mal insensé. La lutte pour notre survie commençait.
Nous avons pris des sacs avec des vivres et ce qui nous paraissait utile pour fuir la ville. Rapidement nous avons du abandonner la voiture. Joran avait du mal à avancer alors quand nous avons été encerclés... Quelques jours plus tard c'est mon frère que je perdais. Je ne sais pas s'il est mort, nous avons été séparés. J'ai retrouvé la maison de notre enfance, me disant qu'il y retournerait. Je m'y suis cachée pendant des semaines. Personne n'est venu. Les semaines sont devenus des mois. Jusqu'au jour où j'ai du partir car ça devenait trop dangereux.
Je suis retournée au centre, il était sans dessus - dessous mais j'ai pu y récupérer quelques papiers et fioles. En le quittant je suis tombée sur un militaire et une civile. Nous avons fait route ensemble, ils voulaient rejoindre la mer en coupant par la Great Central Road. Ils n'y sont pas arrivés et par chance je suis arrivée à Yulara. Il est temps pour moi de trouver un moyen de nous sauver.