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The day after - 14 septembre 2015, ft. Silas Wilson
Ielena Yahontova
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Ielena Yahontova
Mer 18 Mar - 15:56
ft. Silas
The day after...
14 septembre 2015

Tout a été si vite. Trop vite. Tu as à peine eu le temps de comprendre que tu ne pouvais pas rentrer chez toi, que tu ne pouvais aller retrouver ton mari, vos proches, vos amis, votre pays. L'homme que tu as eu au téléphone a été clair : les aéroports sont fermés, totalement. Le confinement est imposé pour tous, même pour ceux qui ne résident pas en Australie. Et les journaux ne parlent que de ça, de ces hommes décérébrés qui sont trouvés ici et là, de cette menace qui plane mais dont on ne connait pas l'origine. Aucun risque ne sera pris, le gouvernement australien, comme tous les autres, s'y refuse. Alors tu te retrouves là, Ielena, dans cette chambre d'hôtel pourtant luxueuse mais qui ne vaut et ne vaudra jamais celle qui est la tienne à Saint Petersbourg. Personne ne sait combien de temps cela va durer, et il devient même difficile de téléphoner à l'étranger. Tu n'as pu parler à Sergueï qu'une fois, quelques minutes pour le rassurer et te rassurer, vous échanger ces mots d'amour complice qui vous caractérise depuis plusieurs années, vous promettre de bientôt vous revoir.

Pourtant tu doutes. Tu la sens, cette panique qui a envahi chacun. Dès que tu croises quelqu'un dans les couloirs, tu lis la méfiance et la peur dans son regard. Le tien n'a pas changé, toujours ce froid, digne de ton sang slave. Tu te tiens droite, impassible, tu as tant souffert et sacrifié dans ta vie que tu ne vas pas flancher maintenant. Tu n'aimes pas cette situation, pas du tout, tu ne vas pas le cacher, mais de là à perdre la raison, il y a un pas que tu n'es pas prête à franchir. La seule chose qui t'importe est de quitter cet endroit. Tu ne t'y sens pas bien, il y a quelque chose qui te dérange. Tu ne sais pas ce que c'est exactement, c'est entre l'atmosphère ambiante et l'intuition, mais tu ne tiens pas à rester ici.

Alors à la réception du palace, tu souris et tu papillonnes légèrement auprès de l'agent d'accueil. S'il vous plait, juste une minute, c'est important. Nouveau battement de cils. Lèvres étirées. Tu instilles même ton accent dans chaque mot, enfin plus que d'habitude. Et cela marche, te voilà avec le précieux combiné réquisitionné en main. Merci. Il s'éloigne, tu composes le numéro inscrit sur la carte de visite.

« Monsieur Wilson ? Ici Ielena Yahontova. Je suis désolée de vous déranger... Mais je suis coincée au Primus Hotel. Et je ne connais que vous ici... Vous savez s'il est possible d'aller ailleurs ? »


Encore quelques mots, et le rendez-vous est fixé. Une heure pour rassembler tes affaires, demander de nouveau au réceptionniste d'appeler Sergueï pour l'informer, dès qu'il le pourra. Tu lui glisses même quelques billets, avec cet air de madone angélique...

Si tu avais su que cette ouverture d'école tournerait ainsi, tu aurais réfléchi à deux fois avant d'embarquer dans cet avion, même pour cet ancien collègue expatrié sur cette île immense. Et ce n'est qu'une fois dehors, à patienter sous le soleil, que tu te permets un léger soupir...
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Silas Wilson
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Silas Wilson
Sam 28 Mar - 16:24
The day after

Je viens de dîner. Une sacrée bonne soupe aux légumes comme ma chère Mary me faisait si souvent. Je porte mon bol dans le lavabo et je vois mon vieux Rusty qui me regarde l’air penaud. Borde de merde il sait que je pense à elle. Gardant mon dos droit je siffle doucement et le vieux cabot ne se fait pas prier pour s’approcher pour que je puisse le flatter avec une tendresse que peu à vue de ma part. Putain je suis un vieux sénile dur à cuire qui dit ce qu’il pense et non un émotif ado bouteux qui pleure à regarder le soleil se coucher. « Oui mon vieux. On s’ennuie de maman. Heureusement que tu as resté. Bordel j’espère que ma Fierté et mes gamins vont bien. » Je regarde alors une nouvelle photographie sur le mu7r du salon non loin. Une belle femme, blanche comme la neige et souriante comme un soleil à son zénith. Putain de merde je l’adore cette nana. Mais putain d’âge à la con. Je dois me contenter d’être un vieux pote qui la fait rire comme un folle. « Olivia. Bordel fais attention à toi flocon et si tu as un problème appelle Papy il va aller te chercher et en foutre sur la gueule de Satan lui-même si je le dois. » Je crois que j’ai grogné cette phrase. Donc en maugréant sur les derniers évènements, à la grande ville il semble avoir des détraquer qui se croient pour des putains de zombies à la George Romero à la con, je me dirige vers ma véranda pour poser mes vieilles fesses ridées sur ma chaise berçante et espérer qu’un colporteur de mon cul vienne pour que je le sermonne un peu.

Mais avant que mes articulations finissent de craquer mon téléphone se mets à faire son tintamarre. J’injurie un peu cet appareil du diable avant de laisser un petit sourire se déposer sur mes lèvres exsangues. Si c’est un vendeur, je pourrais l’engueuler comme il faut. Je décroche et prend mon ton autoritaire et revanchard. « C’est mieux d’être important sinon je vous retrouve et vous arrache la tête. » C’est mon allo ou bonjour, mais version vieil ours mal léché d’irlandais. Au lieu de raccrocher ou bien de murmurer un semblant de réponse, une voix ruse me répond du tac au tac. « Monsieur Wilson ? Ici Ielena Yahontova. Je suis désolée de vous déranger... Mais je suis coincée au Primus Hotel. Et je ne connais que vous ici... Vous savez s'il est possible d'aller ailleurs ? » Là j’ai la chique couper. C’est la danseuse étoile que ma Mary adorait particulièrement. Une rouge, mais pas grave car après l’avoir vu danser j’ai adoré. En plus elle nous a reçus pour signer une photo et nous avons échangé. Putain de merde elle a même envoyé des fleurs à son fan numéro 1, ce qui m’a rudement touché. Je me gratte la joue et lui répond avec un petit sourire nostalgique. « Putain de merde ça fait un bail madame Yahontova. Bordel la grande ville avec tous ces cinglés ce n’est pas sûr. À la ferme vous serez tranquille et mon gamin est flic donc on va se démerder pour vous renvoyer dans votre pays. Je viens vous chercher dans une heure ça vous va? » Elle semble soulager et sans attendre je saisis mon vieux manteau vert. Je planque dedans mon colt qui m’a sauvé les miches un nombre de fois pas possible.

Direction la ville où tous les demeurés et les cinglés habitent. Un peu moins d’une heure de route. Mon vieux pick-up Ford 1972 usent la gomme de ses pneus sur le bitume de la route craqué par les poids lourds et le soleil australien. En parlant de tracteur routier, j’en vois un dont la cabine tremble. Un vieux vicelard qui a fait grimper une donzelle sur le pouce et elle lui pompe le dard en remerciement. Je rigole tout en écoutant des tubes qui faisaient fureurs pendant la guerre du Vietnam. Si j’aurai regardé dans mon rétro, j’aurai bien vu une giclée sanglante qui est projeté sur le pare-brise et non de la mayonnaise spéciale du chef. Me voilà enfin en ville. Des fois je vois les flics qui entrent dans un immeuble ou bien des bagarres d’ivrognes. Mais je m’en cogne j’arrive devant l’hôtel ou la ballerine russe est là avec ses bagages. Hors trois connards à la peau de chocolats semblent la harceler. Bordel elle me plaît la soviet. Elle reste droite et son regard pourrait presque rivaliser avec la froide intimidation que je semble produire en permanence. Je stationne mon camion et je descends. Ma démarche droite et fière trahi mon passé militaire et ma gueule intransigeante d’irlandais est stoïque. Mais mon regard bleuté est moins chaleureux qu’un putain d’iceberg dans son antarctique. J’ouvre la portière passagère et je dis doucement. « Madame Yahontova. Votre voiture est là. Venez prendre place car là j’ai mon vieux Rusty à la maison et j’ai peur qui bouffe encore le canapé. »

Alors là un des types osent mettre la main sur la valise de la ballerine. À cet instant mon regard se transforme en fureur et en sombre présage glaciale. Je grogne doucement en avertissement. Il me traite de vieux con et me dit de me barrer. Sans me démonter je les regarde avec un mépris dégouter. « Qu’est-ce que vous lui voulez les négros ? Vos connes de mères ne vous ont pas appris la politesse sacrée nom de Dieu? » Un s’énerve et sort un cran d’arrêt. Alors là ça me fait bien rigoler et ils pensent que j’ai l’esprit déranger. Dans un geste rapide et souple je sors mon vieux compagnon qui pointe sa sale gueule métallique sur les types qui reculent en se chiant dessus. « Il vous est jamais arrivé de tomber sur un mec qui ne fallait pas faire chier ? C’est moi. » Je laisse un sourire vicelard et surtout qui annonce les pires emmerdes. « Vous allez vous excuser à la dame, mettre ses valises gentiment dans la boite de mon pick-up et gentiment aller vous enculer loin d’ici? Si je ne trouve pas que vous faîtes ça bien, j’ai sept amis qui courent plus vite que vous. » Les types vont le tout sans rien dire. Car il voit que je ne suis pas le genre de type dont ça dérange d’accomplir ses menaces. Quand ils sont partis sans demander leurs reste, je range mon flingue et fait signe à mon invitée de prendre place. Je referme la porte et nous quittons l’endroit. « Désolé pour ces bouses d’amphibies à l’intelligence monocellulaire. J’espère que tout va? À la maison si vous voulez appeler chez vous, mon téléphone est à vous. » Je soupire de soulagement en sortant de cet asile de fou qu’est la ville. Le vieux rock joue en arrière-plan. « Vous pouvez rester le temps que vous voulez chez moi. La chambre de ma fille est confortable. »




@Ielena Yahontova


Codage par Libella sur Graphiorum
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Ielena Yahontova
Mer 1 Avr - 17:59
ft. Silas
The day after...
Ton sauveur arrive alors qu'un petit groupe tourne autour de toi depuis un moment, passe leurs regards que tu devines lubriques sur ton corps svelte, siffle parfois, te lance quelques paroles dont tu n'as que faire et que tu ne cherches même pas à saisir. Tes yeux ne dévient pas de ce point que tu fixes depuis ce qui te semble une éternité, un point bleu, un coin d'océan qui se faufile entre les silhouettes des buildings et des hôtels. La seule chose qui te parvient est la voix de Silas, intransigeante, dure, du genre qu'on ne peut pas ignorer. Tu sens que ça s'agite, que la tension enfle ici aussi, comme si la situation n'était pas assez critique pour en rajouter. Et enfin ton oeil perçoit l'éclat métallique d'une arme sortie et pointée sans doute en direction des plus jeunes. Le bord de tes lèvres se soulève alors, un sourire ravi s'esquisse, et te voilà satisfaite. Tu as bien fait d'appeler cet homme, Ielena, tout se confirme à ce moment là, ton instinct avait perçu la sécurité et l'assurance qu'il dégageait, et tu es heureuse d'avoir gardé cette petite carte de visite dans tes affaires...

Lorsque tu grimpes et t'installes dans le pick-up, c'est avec l'élégance et la maîtrise d'une reine. Tu en as le port altier, ton cou ne ploie jamais, chacun de tes gestes est impeccable. Et surtout, comme souvent, tu ne laisses rien transparaître de tes émotions. Car derrière ce masque de porcelaine fine qu'est ton visage, une tempête s'est déployée. Il y a cette rage qui bouillonne, qui court dans tes veines, qui alimente ton coeur et le fait battre trop fort. Ils t'ont prise pour un vulgaire morceau de viande, ils ont nié ton existence, ton ego, ils t'ont objetisée et cela, Ielena, cela t'a été insupportable. Leur crétinisme t'a salie, tu te sens souillée de leurs mots et de leurs regards, et tandis que ton conducteur te parle d'une chambre, toi tu ne rêves que d'un bain. Pourtant, tu portes enfin tes deux iris azur sur lui, et tu souris de nouveau, sincère et aimable.

"Merci de vous être déplacé pour moi, et d'être intervenu. Oublions cet accident, voulez-vous ? Je crains que nous ayons bientôt d'autres préoccupations."


Tes yeux abandonnent le visage défraîchi de ton hôte, et contemplent le paysage qui défile. Ce n'est pas la première fois que tu viens en Australie, mais jamais jusque là tu n'as vraiment pris le temps de l'observer, trop prise par ton ballet et tes représentations. Tu réalises que tu n'as même jamais franchi les limites de Sydney autrement qu'en avion. Un opéra à un autre, une salle à une autre, des bonds entre chaque ville réalisés en aveugle, sans temps perdu. Alors ce qui s'offre à toi est quasiment  inconnu, et surtout bien différent de ta chère Russie. Tu absorbes tout, comme un nouveau-né. Les couleurs, les formes, les textures, les odeurs quand tu abaisses complètement ta vitre. Tu profites du moment, avant de t'inquiéter de l'avenir.

"Comment allez-vous Monsieur Wilson ?"

La question tombe comme un couperet, brisant le silence qui s'était installé entre vous. Mais tu t'es rendue compte, il était temps, que tu ne t'étais pas encore enquis de l'état de celui que tu as appelé à l'aide,  alors même que tu le sais seul maintenant. Pauvre homme, Mary et lui avaient l'air si soudés, si heureux ensemble. Il la regardait avec des étoiles dans les yeux, tu t'en souviens, tu t'étais imaginée que rien n'avait changé entre eux depuis le premier jour et tu avais formulé le voeu de connaitre la même chose avec Sergueï... Ton coeur se serre un peu en pensant à lui, mais craquer ne te ressemble pas, alors tu t'éclaircies juste la gorge et termine :

"Je suis heureuse de vous revoir."
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