Il fait chaud, c'est insupportable. Je suis allée donner un coup de main au "ranch" car les animaux aussi pâtissent de cette chaleur. Ari dit que c'est l'un des hivers les plus chauds qu'on ai connu cette dernière décennie. Comme si on n'était pas déjà assez dans la merde. Heureusement qu'on a des autochtones habitués à la région et à ce soleil écrasant pour avoir de bonnes idées. Je suis d'accord quand j'entends que l'homme blanc n'est pas fait pour le désert. Les pool party me manquent tellement ! Je m'essuie le front pour la énième fois et bois un peu d'eau quand j'aperçois une silhouette familière. Sienna, la fiancée de Tobias. Le lendemain de Noël, quand j'ai appris qu'elle était arrivée dans la nuit, j'ai eu du mal à y croire. Il a fallu que je la vois. Et franchement, j'en ai été tellement heureuse que j'en ai pleuré. Ok, en ce moment, je suis à fleur de peau mais vraiment, c'était un bonheur qu'elle soit là. Tobias ne partirait plus à sa recherche, ils allaient pouvoir être heureux. Et forcément cette heureuse pensée m'en apporta une plus sombre et j'ai préféré les laisser en paix les jours suivants. J'ai prétexté qu'ils avaient beaucoup à rattraper, que Sienna devait se reposer, et que moi aussi. J'ai profité que l'attention de tout le monde soit sur eux pour faire mes petites affaires et déprimer dans mon coin. J'ai essayé d'en parler deux fois mais j'ai l'impression que personne ne peut me comprendre. Selena approche, je lui souris.
« Bonne année belle sœur ! Alors, vous avez bien rattrapé le temps perdu ? »
Je lui colle une bise sur la joue, amusée.
« Je fais une pause. Je dois puer le chacal... Tu vas laisser tes cheveux naturels ? On a quelques teintures si t'as envie. Je pourrais te la faire. »
Ok, même si on s'entendait bien avant, je n'étais pas du genre à lui proposer ça. Disons que quand elle est arrivée dans nos vies, pour moi, elle me volait mon frère tout simplement. Je ne l'ai pas accueillie à bras ouverts, il a fallu du temps. Que je mûrisse un peu. Et puis j'ai vu qu'elle l'aimait vraiment. Elle n'a pas eu plus de chance avec Harper mais lui c'est encore autre chose. Je pose mes fesses sur un tronc qui sert de banc.